Nous vous avions fait part ce week-end de la découverte d’une bien étrange affaire d’espionnage numérique ciblant les grandes industries nationales, principalement nucléaire. Cet espionnage numérique utilise une vulnérabilité non connue (0Day) de Windows qui s’avère toujours aujourd’hui être très dangereuse, nommée “Windows Shell LNK”. L’exploitation de cette vulnérabilité est très simple, car il suffit de naviguer sur un site Internet, ou que vous ouvriez un document (Word, par exemple) contenant des raccourcis, pour qu’un internaute malveillant prenne la main sur votre ordinateur, et cela en toute transparence sans que vous ne remarquiez quelque chose.
D’ailleurs, la vulnérabilité est considérée comme tellement dangereuse que l’institut SANS ISC a monté, Lundi, son niveau d’alerte (fait rarissime), pour finalement le redescendre à un niveau vert ce Mercredi.
Plusieurs PoC (Proof of Concept) sont actuellement disponibles sur Internet, mais aussi intégrés dans des outils d’audits de sécurité informatique, tel que Metasploit de Rapid 7. Voir la petite vidéo vous faisant une démonstration de la simplicité d’exploitation de cette vulnérabilité par le biais de Metasploit.
Microsoft a bien sûr fourni plusieurs solutions de contournements de cette vulnérabilité, mais celle-ci demeurait trop complexe à mettre en oeuvre pour de simples utilisateurs. C’est pour cela, que poussé par la pression des professionnels de la sécurité informatique, Microsoft a mis à disposition une solution “Fix it 50486” qui permet en un seul clic de ne plus se rendre vulnérable à celle-ci. Par contre, attendez-vous à avoir des surprises lors de l’application de ce “Fix it” car vous allez vous retrouver avec des raccourcis sans icônes… Bien sûr, vous pouvez faire marche arrière par le biais d’un autre “Fix it” cette fois-ci le “50486”.
Toujours suite à cette affaire d’espionnage numérique, nous vous remontions, aussi dimanche, que le malware distribué par le biais de l’exploit “Windows Shell LNK” tentait d’installer deux drivers signés numériquement par “Realtek Semiconductor Corp.“, une société connus dans le monde de l’informatique. Le fait que deux drivers contenu dans un malware, participant à une infection, soient signés par Realtek signifiait éventuellement que la clé privée de RealTek aurait été compromise, et que celle-ci aurait éventuellement servie pour signer d’autres logiciels malveillants. Par mesure de précaution, Microsoft et Verisign, en collaboration avec Realtek ont décidé de révoquer le certificat mis en cause. Sage décision…
Sage décision, quand on apprend un jour après qu’une autre société “JMicron Technology Corp”, un constructeur de matériel informatique, aurait lui aussi été la victime d’un vol de clé privé permettant aussi de signer les drivers d’installation Windows ! Comme par hasard ces deux sociétés se retrouvent toutes les deux à Taïwan et dans le même quartier (Hsinchu Science-based Industrial Park), la Silicon Valley de Taïwan. Bien sûr, le certificat de la société JMicron à lui aussi été révoqué en collaboration avec Microsoft et Verisign.
Pour l’instant les informations récupérées par le malware ne sont pas encore connus, ni même les auteurs de celui-ci. Dès que nous aurons plus d’informations nous vous tiendrons au courant.